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Des images en mouvement – Programme réunissant Lieux fictifs, les Baumettes, le CNAP et les Beaux-Arts de Marseille

09.02.23

Des images en mouvement

Programme réunissant Lieux fictifs, les Baumettes, le CNAP et les Beaux-Arts de Marseille

Jeudi 9 février 2023 – 19h
Vidéodrome 2 – 49 cours Julien, 13006

Une invitation de Nicolas Feodoroff

Regarder, choisir, partager. Programmer donc. Ici le geste est collectif. Le programme réunissant les œuvres montrées lors de cette soirée est le fruit du travail commun des stagiaires de la formation audiovisuelle dispensée au studio Image et mouvement par Lieux fictifs au centre pénitentiaire des Baumettes dans le cadre des actions de réinsertion portées en partenariat avec l’administration pénitentiaire, et d’un groupe d’étudiant·e·s des Beaux-Arts de Marseille, elles et eux-mêmes engagé·e·s dans des questions d’images et de film.

Ce programme s’est élaboré au fil de séances de projections et de discussions menées au sein des Baumettes, à partir d’un choix d’œuvres issues de la très riche collection Vidéo et image animée du Centre national des arts plastiques. La collection a été exceptionnellement mise à disposition pour ce projet en parallèle de la résidence Cnap de Lamine Ammar-Khodja aux Baumettes.

En cinq propositions singulières, ce programme tiendrait comme fil conducteur la façon de raconter des histoires, de découvrir ou de faire monde. Cinq films aux résonnances parfois affirmées ou parfois plus secrètes, et autant d’écritures diverses, interrogeant les lieux, les êtres, comme les images, allant de l’enquête au dispositif performatif.

Une collaboration entre l’école des Beaux-arts de Marseille-INSEAMM, le Cnap et Lieux Fictifs, avec le soutien de L’INA Méditerranée.

Soirée présentée par les stagiaires et les étudiant·e·s, en présence de Pascale Cassagnau, responsable de la collection Vidéo et image animée du Centre national des arts plastiques.

Le Studio Image et mouvement est soutenu par la Direction de l’Administration Pénitentiaire, la Direction Régionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Fonds Interministériel de Prévention de la

Délinquance, le Conseil régional Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil départemental des Bouches-du- Rhône, la Ville de Marseille, la Fondation de France et le CNC.

Le mouvement des images – Un Archipel, des manières de (re)faire des Mondes  :

  • La Grande Nouvelle, Éléonore Saintagnan, 2019, 15′
  • Djo, Laura Henno, 2018, 13′
  • Un archipel, Clément Cogitore, 2011, 11′
  • Le Park, Randa Maroufi, 2015, 14′
  • La domination du monde, Neïl Beloufa, 2012, 28′

La grande nouvelle

Éléonore Saintagnan2019, 15′Coproduction Centre National des Arts Plastiques / GREC, collection L’Animal

Par une nuit de camping sauvage, un enfant peine à trouver le sommeil. Pour l’aider à s’endormir, son oncle lui raconte une histoire. Nous voici dans une ferme du 19e siècle où a grandi le petit Pierre Brisset – poète linguiste autodidacte… contemporain de Charles Darwin – qui y a fait ses premières découvertes.

Une traversée et une initiation à la vie à travers les yeux de l’enfant que nous offre Eléonore Saintagnan, dont les films et les installations réinvestissent les croyances comme les pratiques populaires. Et nous mène ici à la frontière entre l’ethnologie et le conte, jouant du vrai et de l’invraisemblable, dans un monde peuplé d’animaux.

Djo

Laura Henno
Shimaoré vostf, 2018, 13′
Spectre production

La nuit, dans les hauteurs de Mayotte. Hommes et chiens y entretiennent un rapport presque fusionnel d’espèces compagnes qui partagent un même territoire de transformation et d’autonomie. Avec Djo, voici une immersion sensitive et énigmatique dans le monde de Smogi et de ses chiens, mais aussi avec la puissance des éléments, la nature et les esprits malins qui la peuple.

Laura Henno, photographe et cinéaste, poursuit ici son travail qui s’attache aux des existences et aux voix plurielles qui habitent en marge de la société, communauté qu’elle suit au long cours, et où elle sonde les espaces de liberté et de résistance qui s’y inventent dans l’adversité.

Un archipel

Clément Cogitore
Anglais vostf, 2011, 11′
Le G.R.E.C

Soit un fait divers qui s’est déroulé dans un sous-marin nucléaire de la marine britannique, échoué sur les côtes écossaises. L’enquête menée ici par Clément Cogitore se compose d’images glanées sur internet et de photos et vidéos d’agences de presse. Convoquant un imaginaire fantastique sombre, tout en suggestions et conjectures, Un archipel nous offre mieux qu’une élucidation : une traversée dans l’univers du secret, et une plongée dans l’opacité des êtres et les rêts du pouvoir, comme nous y inviteront par la suite Ni le ciel, ni la terre (2015),ou bien encore Braguino (2017).

Le Park

Randa Maroufi,
Arabe, vostf, 2015, 14′
Le Fresnoy

Casablanca, le jardin Yasmina, parc d’attraction désaffecté, et lieu de rencontre et de transgression d’une jeunesse sous pression. Partant des images nourries de fantasmes circulant sur les réseaux, Randa Maroufi dont les films et les photographies par leurs (re)mises en scène explorent les zones de friction – frontières physiques ou mentales, de Bab Sebta (2019) à la série Les Intruses initiée en 2018 -, y recompose une déambulation fascinante aux résonnances politiques aigües. Et nous immerge dans un espace littéralement suspendu, habité de vies désaccordées, entre jeux, désir et frustration.

La domination du monde

Neïl Beloufa
2012, 28′

« La Domination du Monde était comme un jeu de rôle, dans lequel j’interrogeais des personnes lambda sur un problème politique local, puis leur demandais d’y trouver une solution qui devait forcément passer par une déclaration de guerre. C’est un système d’improvisation contrôlée, qui est ensuite réécrit au montage ».

Interrogeant le pouvoir, les espaces médiatiques et leur contrôle, les images, le langage, la propagande, la place de l’auditoire, thèmes récurrents de son œuvre (sculpture, vidéo, installation) Neïl Beloufa nous soumet ici à l’inconfort d’un·e spectateur·rice placé·e face à un miroir aussi faussement déformant et grinçant.