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Conférence Suspended spaces aux Beaux-Arts de Marseille le 19 octobre 2021

19.10.21
10/19/21 12:00 - 10/19/21 13:30

Installation Mapping Fordlândia, carte sensible du site de Fordlândia situé sur la rive du fleuve Tapajos en Amazonie dans le cadre de l’exposition On Fail[l]ed Tales and Ta[y]lors à Tabakalera (International Center for Contemporary Culture) San Sebastian, Espagne (9 novembre 2019 – 16 février 2020). Une exposition proposée par Madrassa collective.

Suspended spaces, une expérience collective

Mardi 19 octobre 2021 de 12h à 13h30 à l’amphithéâtre des Beaux-Arts de Marseille

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« Travailler au sein d’un collectif nommé Suspended spaces, à un moment où toutes les activités culturelles sont en suspens, où les espaces se réduisent et les corps se confinent, nous invite à orienter les nouveaux projets autrement.

Nous avons toujours revendiqué l’importance du déplacement et de l’expérience partagée, et il ne s’agit pas ici de revenir sur ce socle méthodologique. Mais si nous ne pouvons pas imaginer en ce moment un projet de déplacement lointain, nous proposons, en ces temps d’incertitude, de réfléchir ensemble et préparer un futur Suspended space.[1] »

Voici les conditions dans lesquelles s’élabore le nouveau projet du collectif qui s’adapte, anticipe, éprouve les possibilités qui lui sont offertes. Une résidence et un colloque à Marseille ouvriront cette nouvelle recherche en octobre et novembre 2021. C’est de cette condition et des projets passés ou en cours que viendront nous parler et discuter deux membres du Collectif, Françoise Parfait et Éric Valette. Ils s’appuieront sur certaines réalisations des artistes ayant participé aux différents moments de cette aventure commencée en 2007 à Chypre.

 

[1] Nous allons nous diriger vers une ville, un lieu précis, Ghardaïa, en Algérie, sans savoir si ce voyage sera réalisé, s’il est réalisable.

Nous travaillerons sur l’idée de traverser, d’aller vers, pour un déplacement que nous allons imaginer, préparer, préfigurer, documenter, pour lequel nous chercherons des relais, des récits, des témoins. Nous insisterons sur le trajet, mental ou littéral, direct ou détourné. Peut-être aussi chercher Ghardaïa hors de Ghardaïa.

L’architecture de Ghardaïa a inspiré la modernité, fasciné Le Corbusier et croisé la route de Fernand Pouillon. Kader Attia a déjà travaillé sur cette ville si particulière et le choix de cette destination est le fruit de nos discussions. Oasis dans le désert, la cité au plan concentrique est tournée sur elle-même, comme un espace entre parenthèses difficile à pénétrer, à appréhender. Dans la vallée du Mzab, la ville fondée par les Ibadites, majoritairement peuplée de Mozabites, constitue un patrimoine historique qui pourrait sembler imperméable au monde. Un ailleurs. Une île. Peut-être un suspended space. Ce lointain spatial et temporel que Ghardaïa peut incarner depuis Paris, Marseille et même Alger, contredit cependant ce qu’est devenu le Sahara : un espace stratégique mondial, sensible, où se jouent des projets de vie, des combats politiques et économiques, qui déterminent une partie de nos sociétés, et de ce qui se passe ici. La région est le théâtre de tensions géopolitiques, écologiques, de drames individuels. Le désert et la mer Méditerranée sont des espaces de traversées qui engagent des destins.

Envisager un déplacement à Ghardaïa, depuis Marseille, c’est aussi revenir, encore, sur la relation entre la France et l’Algérie, trouée d’amnésies et de mémoires suspendues. Il y a des histoires à remuer, nous rappelant que « traverser » vient du latin transversare, « remuer en tournant ».

Ghardaïa se gagnera par étape. Ce sera Marseille d’abord, la plus algérienne des villes françaises d’où partent les bateaux vers l’Algérie.

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Françoise Parfait est Professeure émérite en Arts contemporains et médias de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et artiste. Elle a publié de nombreux textes sur la vidéo et les images temporelles, et leur réception (Vidéo : un art contemporain, Regard, 2001; catalogue Collection Nouveaux Médias/Installations, Centre Pompidou, 2006 ; catalogue David Claerbout – The Shape of Time, JRP/Ringier, 2008).

Eric Valette, est artiste et Professeur des Universités en arts à l’Université de Picardie Jules Verne. Ses recherches s’intéressent aux croisements entre l’art et les différentes représentations du monde proposées par les discours scientifiques (sociologiques, historiques, anthropologiques) ou non scientifiques (artistiques, contre-culturels, subculturels, militants). Son travail utilise la vidéo, le dessin et la conférence-performance. Il collabore aussi avec le chorégraphe Mauro Paccagnella (Bruxelles), pour des installations et spectacles. Il participe également depuis 2020 au cycle Planétarium du Centre Pompidou, sous la forme de performances graphiques. www.ericvalette.net

Françoise Parfait et Éric Valette sont membres fondateur·trice·s du collectif Suspended spaces (2007), plateforme de recherche en arts qui s’intéresse à des espaces géopolitiques hérités de la modernité dont l’histoire et le devenir sont « incertains ». Ils ont co-dirigé les cinq publications de ce projet : Suspended spaces # 1 Famagusta, Black Jack éditions (2011) ; Suspended spaces # 2 Une expérience collective, Black Jack éditions, (2012), Suspended spaces # 3 Inachever la modernité, Éditions Beaux-Arts de Paris (2014) ; Suspended spaces # 4- Partage des oublis, Sistema Solar (2018) et Suspended spaces # 5 – Fordlândia, Presses du Réel/Suspended spaces (2020). www.suspendedspaces.net