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PROJECTION | Des images en mouvement – 2 – Paysage / Paysages

21.02.24

© L’Ordre intérieur, Ariane Loze, France, 2015, 11’05’’

Des images en mouvement – 2
Paysage / Paysages

Programme réunissant le Studio image et mouvement des Baumettes et les Beaux-Arts de Marseille en partenariat avec l’Administration pénitentiaire dans le cadre des actions de réinsertions, le Cnap, l’INA et Lieux fictifs

Mercredi 21 février 2024 – 18h30
Vidéodrome 2 – 49 cours Julien, 13006

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Le programme réunissant ces œuvres du Centre national des arts plastiques est le fruit du travail commun mené au Studio Image et mouvement de la SAS des Baumettes, entre les stagiaires de la formation audiovisuelle dispensée par Lieux Fictifs et un groupe d’étudiant·e·s des Beaux-Arts de Marseille, elles et eux-mêmes engagé·e·s dans des questions d’images et de film.

« Par la conjonction d’images en mouvement et de récits entrelacés, nous interrogeons l’empreinte des espaces sur nous et les potentialités d’évasion ou de transgression du tangible.

Le réseau que nous présentons témoigne de la façon dont l’art puise dans les expériences individuelles et s’adresse à tous et toutes. Ce programme s’est élaboré au fil de séances de projections et de discussions menées au sein des Baumettes, à partir d’un choix d’œuvres issues de la très riche collection Vidéo et image animée du Centre national des arts plastiques.

À travers sept propositions uniques, ce programme explore le pouvoir narratif, la quête de sens et la création de réalités. Composé de sept films aux résonances variées, tantôt explicites, tantôt mystérieuses, et porté par une diversité d’approches artistiques, il interroge les lieux, les individus et les images, en liant la métaphore du tangible vers l’expérimentation perceptive. »

Soirée présentée par les stagiaires et les étudiant·e·s : Adlem, Ali, Baptist, Carla, Eli, Farid, Fayad, Jimmy, Lisa, Sandro et Zine-Eddine.

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L’atelier de programmation est initié et accompagné par Nicolas Feodoroff des Beaux-Arts de Marseille et Pierre Poncelet de Lieux Fictifs, qui remercient pour leur soutien et leur engagement Pascale Cassagnau du Cnap et Caroline Caccavale de Lieux Fictifs.

Le Studio Image et mouvement est soutenu par la Direction de l’Administration Pénitentiaire, la Direction Régionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance, le Conseil régional Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil départemental des Bouches-du- Rhône, la Ville de Marseille, la Fondation de France et le CNC.

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Programme :

One Thousand and One Attempts to Be an Ocean, Yuyan Wang, France, 2020, 11’30 »

In View, Randa Maddah, Palestine, 2017, 7’07’’

Sisyphus, Jhafis Quintero, Suisse, 2014, 1’51’’

Knock Out, Jhafis Quintero, Pays-Bas, 2012, 1’15’’

L’Ordre intérieur, Ariane Loze, France, 2015, 11’05’’

Guitar Drag, Christian Marclay, Etats-Unis, 2000, 14’49 »

Tezen, Shirley Bruno, France-Haïti, 2016, 26’

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One Thousand and One Attempts to Be an Ocean

Yuyan Wang

France,  2020, 11’30 »

« One Thousand and One Attempts to Be an Ocean » de Yuyan Wang puise dans des extraits de vidéos internet étrangement satisfaisantes. En dépouillant les images de leur contexte et en fragmentant les sons en boucles, elle transforme l’information en énergie. Comme une sculpture élastique, elle captive, vous inondant d’impressions qui glissent entre vos doigts. Refusant la profondeur de la perception, elle tisse un récit à partir de micro-événements dans des vidéos trouvées, faisant référence à la musique de transe et minimale. Elle explore un monde enclin à la superficialité, reconnaissant à la fois ses plaisirs et ses pièges.

Si vous ne voulez pas vous noyer, soyez un océan.

In View

Randa Maddah

Palestine, 2017, 7’07 »

Randa Maddah, dans son œuvre « In View », filme depuis le toit de sa maison à Majdal Shams, sur la ligne de cessez-le-feu entre le Golan occupé et la Syrie. À travers un dispositif complexe de miroirs mobiles, elle relie les deux côtés de la frontière, témoignant ainsi de la séparation tragique imposée depuis la guerre des six jours en 1967. Les miroirs révèlent les installations militaires israéliennes et syriennes, inscrivant la présence de l’oppression dans le paysage.  « In View » est une installation à la fois douloureusement expressive et conceptuellement distante. Elle reflète la vision fragmentée du peuple occupé et la mémoire effacée des deux côtés de la frontière.

L’Ordre intérieur

Ariane Loze

France, 2015, 11’05 »

Dans un bâtiment à l’esthétique brutaliste, une femme se perd. Elle semble désorientée et complètement confuse. « Des escaliers ? Où suis-je ? Où aller ? Qu’est-ce que je fais ? » C’est dans une sorte de labyrinthe que cette mystérieuse femme erre, avant de subir un test aux ressorts évidents.

Ariane Loze, artiste belge, occupe toutes les places dans ses films : elle y interprète tous les rôles, étant tour à tour actrice, réalisatrice et camerawoman. Par le montage, ces vidéos proposent de rejouer et déjouer les principes du cinéma (champ/contrechamp, continuité de mouvement) au service d’une narration interrogeant nos places dans les situations sociales (réelles ou spéculatives), d’une manière aussi simple que vertigineuse.

Jhafis Quintero

– Sisyphus

Suisse, 2014, 1’51 »

– Knock Out

Pays-Bas, 2012, 1’15 »

« Pour avoir appartenu aux deux disciplines, je crois que l’art et la criminalité sont deux frères jumeaux qui partagent la nécessité de transgresser. J’ai connu beaucoup de criminels qui pourraient être de grands artistes et des artistes qui feraient d’excellents criminels. J’aime l’art parce que je peux être moi-même, sans préjudice à autrui. »

Jhafis Quintero est un artiste du Panama, performeur, pratiquant le dessin, la photographie, l’écriture, et depuis 2010 surtout la vidéo. Lui même emprisonné durant dix ans au Costa Rica, c’est par son propre corps qu’il interroge ici nos propres prisons, nos propres enfermements, qu’ils soient physiques ou mentaux, sociaux, culturels, ou de genre.

Guitar Drag

Christian Marclay,

États-Unis, 2000, 14′

En 1998, à Jasper, Texas, le musicien afro-américain James Byrd Jr est pris en stop par trois individus qui s’avéreront être des membres du KKK. Ceux-ci vont l’emmener dans un endroit isolé avant de le lyncher et de l’attacher au pick-up pour le traîner sur près de 15 kilomètres.

En 1999, Christian Marclay est en résidence à San Antonio, Texas. Artiste pluridisciplinaire, il travail principalement autour de la musique et du son. Il rend hommage à sa manière, à ce drame raciste, avec ce film qu’il considère d’ailleurs comme un morceau de musique.

Une guitare Fender, du scotch, un pick-up, une corde, la route.’

Tezen

Shirley Bruno

France-Haïti, 2016, 26’

Dans le court métrage “Tezen” réalisé par Shirley Bruno en 2016, une jeune fille s’évade dans sa tâche quotidienne consistant à rapporter de l’eau pure de la rivière à sa famille. Ce film nous entraîne dans une promenade où se mêlent la peur de transgresser les normes, la libération du corps et la connexion avec le mystique. Il explore la quête de pureté, entre la figure maternelle, la nature et les instincts qui se réveillent dans la solitude. Dans « Tezen », Shirley Bruno toujours attentive dans ses films aux lieux (leur Histoire comme leur mythes) nous plonge dans un vieux conte populaire haïtien, tissé de récits de peurs intérieures, d’héritage ancestral et d’actes d’évasion.